Quand on considère la simplicité de conception d'une lampe flash, on peut se demander pourquoi les lasers sont apparus les premiers et dominent l'activité en Dermatologie.
Si la construction d’un laser demande la mise au point d’un tube capable d’émettre à distance un faisceau lumineux de couleur pure et de diamètre fixe , prouesse technique qui a valu le prix Nobel à son inventeur, la lampe flash est tout simplement une ampoule puissante dont la lumière passe à travers un filtre afin d’obtenir la couleur souhaitée .
Personne n’y avait pensé d’où le retard initial . De plus, les débuts de cette technologie ont été difficiles car le premier appareil a été commercialisé à un prix délirant, avec un coût d’utilisation tout aussi délirant, et ceci avec un système de réglage hasardeux qui a donné lieu à quelques problèmes, même avec des laséristes chevronnés .
Il persiste une mauvaise réputation tenace alors que les appareils actuels sont devenus réellement intéressants .
En effet , les lampes flash ( on parle également de lumière pulsée ) permettent de faire de l’épilation bien sûr, et elles sont surtout connues pour cela, mais bien d’autres choses encore .
Il suffit d’utiliser un autre filtre et on pourra alors traiter les couperoses, certaines taches arrondies dues au soleil, et faire du photorajeunissement ( photoréjuvénation en franglais ) qui rendra la peau plus claire, plus douce et plus lisse .
Le laser agit à distance alors que la lampe flash doit être posée directement sur la peau , sur du gel . Par ailleurs, le laser émet une couleur parfaitement pure alors que la lampe émet une lumière de plusieurs couleurs . Ceci peut sembler un peu technique mais ce point a une conséquence cruciale : la lampe traite plusieurs choses en même temps, avec les avantages et les inconvénients que cela peut avoir .
En particulier, le traitement d’une couperose fera au passage disparaître les taches . Ce qui peut être intéressant, mais le contrôle est plus difficile avec un risque plus élevé de croûtes, particulièrement dans le cas de l’épilation, puisque le réglage des lasers ou lampes se fait en fonction de la couleur claire ou mate de la peau, ce qui est bien sûr assez subjectif .
Certains constructeurs de lampes flash annoncent avoir résolu le problème grâce à une mesure de couleur réalisée par l’appareil lui-même . Hélas non, car à couleur égale , une peau claire bronzée réagira beaucoup plus qu’une peau mate non bronzée .
Quoi qu’il en soit, les brûlures après lampe flash sont rarement graves et tout disparaît dans la quasi totalité des cas mais après avoir enduré plusieurs mois des rectangles dépigmentés disgracieux . Et si les séances s’accompagnent d’une sensation parfois crispante de coups d’élastiques, les rougeurs sont en moyenne moins importantes qu’avec les lasers .
Au final ,ces appareils efficaces permettant des traitements à des tarifs raisonnables devraient avoir trouvé leur place en toute sérénité . Mais non car la réglementation actuelle les place au centre d’une polémique entre médecins et non médecins .
Il faut savoir que les lasers utilisés en médecine sont exclusivement dédiés aux médecins qui éventuellement les délèguent à des assistantes, surtout dans le cas de l’épilation . Or, les lampes flash peuvent être achetées et utilisées par des non médecins . Pour compliquer le tout, la loi interdit aux esthéticiennes l’épilation autrement qu’à la cire ou à la pince . Tout ceci est en cours de négociation mais les dermatologues s’étonnent de voir des appareils plus difficiles à utiliser que leurs lasers entre les mains de non médecins .
En fait, le problème est surtout qu’un traitement par lampe flash peut faire disparaître des taches, même involontairement . Fatalement, une de ces taches pourra être un mélanome débutant qui aura alors été dissimulé ( mais pas éliminé ) et qui pourra ressurgir à un stade dramatique. Vu sous cet angle,le contrôle de la peau avant un traitement par lampe flash apparaît donc nécessaire .
Bref, la lampe flash n’a pas fini de faire parler d’elle.