La lipoaspiration

Les patients qui ont une demande d’amélioration de la silhouette font souvent appel à la lipoaspiration ou liposuccion. Cette technique décrite et finalisée en France au début des années 80 vise à atténuer ou supprimer des surcharges graisseuses localisées, appelées stéatomes. En effet, si l’activité physique, un régime amaigrissant ou amincissant ont un effet évident sur la silhouette, certaines zones sont souvent rebelles à l’amélioration comme la région de la culotte de cheval, la face interne des genoux.

C’est pour traiter ces zones rebelles que la lipoaspiration a été mise au point.

Elle fonctionne par deux mécanismes. Dans un 1e temps interventionnel, la graisse est aspirée à l’aide d’une canule, de quelques millimètres de diamètre pour ne pas laisser de cicatrice visible sur la peau, en faisant de nombreux tunnels dans la zone à traiter. Cette graisse est évacuée. Le deuxième temps « cicatriciel » est lié aux nombreux tunnels laissés par les passages de la canule ; ceux-ci vont cicatriser en se rétractant sur eux-mêmes, et c’est le nombre de ces tunnels rétractés qui va donner un effet tenseur sur la peau.

Il y a donc un mécanisme d’ablation de graisse et un mécanisme de remise en tension cutanée. Le point capital avant d’envisager une lipoaspiration est donc de s’assurer que la peau a de bonnes possibilités de rétraction et n’est ni trop flasque, ni trop élastique.

La lipoaspiration est l’une des interventions les plus pratiquées dans le monde, mais comme souvent pour un geste simple, les erreurs sont fréquentes et peuvent laisser des séquelles difficiles à rattraper ; c’est la raison pour laquelle depuis Juillet 2005, la lipoaspiration est considérée comme un acte chirurgical qui ne peut être réalisé que par un chirurgien qualifié et dans un établissement agréé par le Ministère de la Santé. Toute réalisation en dehors de ce cadre légal strict est donc illégale.

La lipoaspiration est une intervention fiable qui donne d’excellents résultats, parfois même spectaculaires, si l’on respecte ces quelques conditions : réalisation par un chirurgien entrainé, peau de bonne qualité, surcharges localisées, stabilité pondérale…

L’intervention se déroule soit sous sédation, soit sous anesthésie générale. Dans de rares cas, et pour des zones peu étendues, une anesthésie locale seule peut être envisagée. Il s’agit le plus souvent d’une intervention réalisée en ambulatoire ; elle peut nécessiter une nuit de surveillance en clinique dans les lipoaspirations importantes.

Les suites sont habituellement peu douloureuses ou bien supportées avec des antalgiques simples et permettent une reprise rapide de l’activité, le délai étant fonction de la quantité de graisse aspirée.

Le port d’une gaine de contention, type « panty » est à prévoir, avec un port nuit et jour au début, puis uniquement nocturne, et ce, pendant quelques semaines, durée pendant laquelle l’arrêt de l’activité sportive est impératif.

Les complications sont rares, il s’agit le plus souvent d’hématomes ou d’épanchements de lymphes, beaucoup plus rarement de phlébites.

Le résultat commence à être visible après 3 à 4 semaines, le résultat définitif est attendu entre 3 et 6 mois. Des imperfections peuvent survenir, le plus souvent sur des zones insuffisamment traitées, plus rarement liées à des traces de lipoaspirations superficielles qui peuvent faire l’objet de retouches simples, pour en améliorer l’aspect.

La lipoaspiration est ainsi une intervention simple qui permet de gommer facilement des surcharges graisseuses localisées, ce qui lui vaut parfois son appellation de liposculpture. Réalisée dans des conditions de sécurité et par un chirurgien qui en a l’habitude, elle donne d’excellents résultats au prix de suites peu douloureuses et d’une convalescence rapide, qui sont certainement les principaux arguments de son immense succès.