Depuis longtemps, les femmes et maintenant les hommes, veulent se débarrasser de leurs poils. La cire et la pince permettent d’arracher le poil, mais la repousse est inéluctable. De plus, l’épilation peut être source de repousse du poil à l’intérieur de la peau (pili incarnati), entrainant des « boutons », se reproduisant avec le renouvellement perpétuel des poils. La crème dépilatoire et le rasoir ont des résultats plus que temporaires et peuvent être irritants ou allergisants.
L’électrolyse ou épilation électrique est la première épilation médicale, sinon définitive, du moins longue durée. Elle existe depuis plus de 100 ans. On connaît bien ses résultats, satisfaisants, faisant disparaître progressivement la pilosité indésirable. On connaît bien, aussi, ses limites. Il est difficile de traiter de grandes surfaces comme le dos, les cuisses ou les jambes. Elle se limite en général au visage. Son plus gros désavantage réside dans la douleur, occasionnée par chaque impulsion électrique. Elle peut laisser des cicatrices dans certaines circonstances. De plus cette technique est fastidieuse pour le patient et l’opérateur. Elle est actuellement réservée aux échecs du laser et aux poils blancs.
Il a fallu attendre 1998 pour que le laser démontre son efficacité pour l’épilation. Du fait d’un recul de moins de 15 ans, on ne peut parler que d’épilation longue durée et non d’épilation définitive.
Techniquement, il existe les lasers et les lampes-flash.
Les lasers sont des machines de haute technologie, émettant une lumière qui a une seule longueur d’onde. Les lasers épilatoires émettent une longueur d’onde « spécifique » de la mélanine. Celle-ci contenu dans le bulbe pilaire est la cible du rayonnement laser. Lors du traitement la température de la cible augmente brutalement et le bulbe est détruit. Il est facile de comprendre que pour avoir une bonne efficacité il faut un bulbe pilaire fortement chargé en mélanine (poil brun) et peu de mélanine au niveau de l’épiderme (phototype clair et peu bronzé) afin d’éviter que l’absorption ne soit trop importante à ce niveau, ne fasse écran au passage du rayonnement et ne génère une brulure superficielle. A contrario l’épilation laser ne fonctionne pas sur les poils blancs et mal chez les sujets blonds clairs et roux (mélanine rouge et non brune). Par conséquent la situation idéale est celle où les poils sont noirs et la peau blanche.
Les lampes flash (lumières pulsées) sont des machines moins couteuses car la technologie est plus simple : Elles émettent plusieurs longueurs d’onde. Elles essayent de se rapprocher des lasers grâce à des filtres qui ne laissent passer qu’une partie des longueurs d’onde, celles qui sont actives sur le marron. Pour être réellement efficaces, les lampes flash doivent être très puissantes (afin d’émettre une lumière de forte intensité malgré les filtres). Les lampes utilisées dans les centres d’esthétique, sont peu puissantes pour minimiser les risques et être peu coûteuses à l’achat, elles sont donc moins efficaces entrainant un nombre de séances beaucoup plus important.
Il existe également de petites machines (lumière pulsée ou Laser) de très faible puissance et à la durée de vie courte, disponibles dans le commerce au rayon électroménager !!! Les meilleurs d’entre elles possèdent une petite efficacité sur les zones où l’épilation est la plus facile mais ne permettent pas une épilation complète et longue durée.
Avant d’entreprendre une épilation au laser, une consultation est nécessaire :
Cette consultation recherche les facteurs pouvant être responsables d’échecs ou de complications.
Votre dermatologue vous interrogera sur l’évolution de la pilosité, en fonction des différents événements de votre vie (adolescence, contraception, grossesse, prise médicamenteuse). Il vous examinera pour reconnaître le caractère normal ou anormal de cette pilosité. Il demandera éventuellement un bilan hormonal. En cas de troubles hormonaux, il pourra mettre en route un traitement hormonal préalable ou réaliser un changement de contraception, faute de quoi le résultat ne sera pas celui escompté.
Votre dermatologue vous interrogera sur vos réactions au soleil et sur votre capacité à bronzer, pour connaître votre phototype afin d’adapter le traitement Laser. Il vous renseignera également sur l’attitude à avoir à l’égard du soleil, avant et après les séances, pour vous garantir une plus grande sécurité.
Enfin, votre dermatologue vous expliquera comment se dérouleront les séances. Il remettra un document d’information reprenant toutes les explications données, au cours de cette première consultation, ainsi qu’un devis précisant le nombre approximatif et le tarif des séances et leur déroulement.
Quels Lasers choisir ?
Depuis plus de 15 ans différentes technologies ont progressivement vu le jour : laser rubis, laser diode, laser alexandrite, laser Nd:YAG, lumière pulsée, laser ou lumière pulsée associée à de la radiofréquence.
Actuellement l’évolution se fait plutôt vers la création d’artifice permettant de diminuer la douleur et les effets secondaires : système de refroidissement de l’épiderme plus performant, augmentation des temps d’impulsion, diminution des doses mais augmentation de la fréquence des impacts ou succion de la peau permettant de traiter un volume de façon plus homogène.
Seul les dermatologues font le bilan régulièrement des connaissances en matière de laser épilatoire tant sur le plan des résultats à court et long termes, que des effets secondaires ce qui leur permet de s’équiper de machines adaptées à leur clientèle. Plusieurs machines sont souvent nécessaires pour répondre efficacement aux différentes situations qu’ils rencontrent :
-Le laser rubis, bien qu’efficace, ne doit plus être utilisé du fait des suites trop importantes.
-Le laser diode haute fluence et le laser alexandrite ont le même niveau d’efficacité. Celle-ci est certaine à long terme pour ces deux appareils, s’il y a répétition des séances (environ 5 séances).
-Le laser Nd:YAG (à réserver aux peaux noires) est moins efficace et nécessite plus de séances.
-L’efficacité des IPL sur le long terme est incertaine et nécessite de toute façon plus de séances.
-En ce qui concerne les appareils combinant 2 longueurs d’onde (Nd:YAG et alexandrite), les résultats sont peu probants par rapport au laser alexandrite seul.
-Les nouveaux lasers diodes à basse fluence soit par répétition haute fréquence (Alma laser soprano) soit couplé à une aspiration (Lumenis Lightsheer HS) semblent aussi efficaces sur le court terme que les lasers diodes à haute fluence ou les lasers alexandrites. Ils sont moins douloureux, mieux supportés par le patient et génèrent moins de troubles pigmentaires mais leur utilisation est récente et leur efficacité sur le long terme est loin d’être certaine. Ils seront peut être intéressants dans l’avenir pour les premières séances sur zones faciles à compléter ensuite par des séances avec un laser à haute fluence lorsque les poils deviennent moins nombreux et plus fins.
En terme de spécificité le laser alexandrite est plus adapté si le poil est de gros diamètre et sur peau mate, mais le laser diode sera plus efficace si le poil est fin surtout sur peau claire. Les nouveaux lasers diode ont maintenant des temps d’impulsion long, ce qui les rend opérant sur peaux mates voire noire.
Les effets secondaires seront variables selon le type de technologie :
-Les lasers diode et Nd:YAG seront plus douloureux que le laser alexandrite et IPL.
-Il existe plus de dépigmentation avec les lasers alexandrite et diode qu’avec le laser Nd:YAG.
-Le risque de repousse paradoxale est plus important avec le laser alexandrite.
-Les problème oculaires (uvéite, atrophie de l’iris, cataracte etc…) sont plus régulièrement décrits avec le laser alexandrite.
-Les autres effets secondaire rares (vascularite urticarienne, érythème réticulé etc…) se voient avec les différentes technologies.
Le nombre de séances varie selon la zone :
Il faut différencier les zones hormono-dépendantes (tour de bouche, seins, thorax) des zones non hormono-dépendantes (jambes, maillot, aisselles).
Dans la première situation le nombre de séances sera plus important. Il y aura une repousse du fait de la stimulation hormonale régulière tout au long de la vie,
des séances d’entretien seront donc nécessaires.
Dans le deuxième cas 4 à 6 séances seront en général suffisantes et l’épilation sera de très longue durée, sinon définitive.
Chez l’homme la situation est plus complexe du fait de la profondeur des poils et de la stimulation hormonale, rendant l’épilation laser complète et définitive, difficile. Par contre l’utilisation d’un Laser Diode permet une bonne qualité de dépilation (poils beaucoup moins nombreux et plus fins), ce qui est le résultat généralement recherché.
Au cours de la séance : L’épilation définitive totalement indolore n’existe pas mais les machines ont fait beaucoup de progrès et tous les lasers sont équipés d’un système de refroidissement intégré, qui diminue la douleur.
L’application d’une crème anesthésiante peut être nécessaire avant de traiter certaines zones plus sensibles.
Les suites sont généralement simples à type d’œdème périfolliculaire et parfois de petite croutes pouvant durer une semaine. Les dépigmentations sont rares et transitoires.