Une habitante de Meurthe-et-Moselle a porté plainte en octobre 2013 contre une dermatologue après le suicide de son fils en juillet 2013, à qui elle avait prescrit de janvier à juin de l’isotrétinoïne (plus connu sous le nom de Roaccutane®).
Le Conseil de Coordination de la Dermatologie donne la position des dermatologues :
Dépression et idées suicidaires ont été signalés, rarement mais pris très au sérieux puisqu’un certain nombre de suicides ont été rapportés au cours de traitement.
A ce jour toutefois, les études réalisées et publiées dans la littérature scientifique ne permettent pas de conclure à la responsabilité du traitement, l’adolescence étant une période de modifications importantes de la personnalité tant physique que psychologique. Malgré l’absence de preuve formelle, l’Afssaps a rappelé aux prescripteurs dès mai 2009 l’importance d’observer une grande vigilance pour détecter et prendre en charge de manière précoce et adaptée toute modification de l’état psychique habituel du patient.
Depuis 2008, un groupe de travail réunit autour de l’Afssaps, des dermatologues, des spécialistes méthodologistes et des pédopsychiatres afin d’améliorer les bonnes pratiques de la prise en charge de l’acné par isotrétinoïne. Les effets secondaires connus ne sont pas sous-estimés ni négligés. Les instances dermatologiques et l’Afssaps rappellent régulièrement à l’ensemble des prescripteurs les précautions d’emploi et l’importance du suivi psychologique.
Il est recommandé en particulier de vérifier avant toute mise en route du traitement, la présence d’antécédents de troubles psychologiques du patient. Une échelle d’aide au repérage des symptômes dépressifs pour le dermatologue a été élaborée et est actuellement soumise à évaluation dans le cadre de la pratique médicale courante de prise en charge de l’acné sévère sous l’égide de l’Afssaps.
Tout en étant parfaitement conscients de la gravité de tels effets secondaires les dermatologues, experts des maladies dermatologiques et de leurs traitements, considèrent que l’isotrétinoïne est une molécule très efficace qui traite depuis plus de 20 ans des adolescents atteints d’acné grave, maladie dont le retentissement psychologique important, l’impact sur la qualité de vie et le risque de séquelles cicatricielles à vie sont majeurs.