Les traitements au niveau du décolleté sont un véritable défi, car contrairement au visage, la peau du décolleté est fine et fragile avec une capacité de réparation limitée. Il s’en suit que tout traitement esthétique à ce niveau nécessite une grande expertise dans les techniques utilisées, doublée d’une grande prudence afin d’éviter toutes complications éventuelles.
La demande principale de consultation est la prise en charge de l’héliodermie ou vieillissement cutané solaire en raison de la grande fréquence des lésions photo-induites.
On décrit la possibilité de lésions dyschromiques: télangiectasies, angiomes stellaires ou point rubis, lentigos solaires, des tumeurs bénignes comme les kératoses séborrhéiques associées dans la plupart des cas à une altération de la texture et du teint de la peau, la présence de ridules diffuses, et dans certaines situations des rides « en éventail » au-dessus du sillon inter-mammaire.
Le nombre et l’intensité des lésions sont de plus extrêmement variables selon les patientes !
Pris isolément, de multiples techniques ont été utilisées :
Les peelings superficiels à base d’acide glycolique et moyens à base de TCA sans dépasser la concentration de 20%.
Dans le domaine des lasers et autres techniques apparentées, les lasers vasculaires et pigmentaires déclenchés sont préconisés dans des situations simples mais le meilleur compromis reste l’utilisation des lampes Flash ou Pulsées qui permettent d’obtenir dans des mains expérimentés des résultats tout à fait satisfaisants, rejoints par les lasers fractionnés Non ablatifs et notamment le laser thulium de longueur d’onde 1927nm. Les lasers ablatifs, y compris fractionnés doivent être utilisés avec grande prudence dans cette zone anatomique.
Une place particulière est à réserver à l’effet « peeling » obtenu avec les lasers Q-switched ou déclenchés à 532nm qui est véritablement l’originalité de ces dernières années, avec des résultats probants selon un mécanisme photo-acoustique donnant une efficacité remarquable accompagnée d’une grande sécurité.
On citera également l’intérêt des techniques de radiofréquence, surtout fractionnées et de la photothérapie dynamique : PDT.
Enfin, l’intérêt des techniques de comblement en technique de mésothérapie, et de l’utilisation de la toxine botulinique mérite d’être évoqué, en particulier pour les rides inter mammaires, nécessitant cependant un traitement régulier tous les 6 mois environ.
L’indication de ces différentes techniques résulte d’une analyse séméiologique minutieuse au cas par cas et il n’existe pas de « recette» permettant une prise en charge systématique pour toutes les situations cliniques.
Dans la plupart des cas, l’utilisation de traitements combinés est le plus souvent nécessaire mais aucun protocole n’est validé pour résoudre des situations parfois complexes nécessitant de nombreuses séances pour obtenir un résultat satisfaisant.
Quelles que soient les solutions utilisées, la prise en charge du décolleté est dominée par 2 risques essentiels:
- Cicatriciel: hypo- ou hyperpigmentation transitoires mais parfois définitives avec cicatrices.
- La présence de « lignes de démarcation », responsable d’un mauvais résultat esthétique source d’insatisfaction des patientes.
En conclusion :
Par rapport au visage, on ne peut que constater que l’ingratitude du décolleté !
Dans le domaine de la correction du vieillissement cutané, les patientes veulent améliorer les autres parties du corps de la même façon : décolleté (mais aussi cou et les membres).
La meilleure solution actuelle semble la combinaison de techniques peu agressives, de stimulation collagénique agissant à plusieurs niveaux de profondeur et il est vraisemblable que l’avenir nous apportera de nouvelles perspectives.